OURS

Nos convictions éditoriales



« Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. »


H. DE BALZAC, « Les Deux Poètes », in Illusions perdues, tome 4 de Scènes de la vie de province.



Aussi nommé colophon,  l’OURS désigne, dans l’argot de l’imprimerie, un encadré rectangulaire où sont recensés les noms et adresses de l'éditeur et de l'imprimeur, ainsi que les fonctions et les noms des collaborateurs ayant participé à sa fabrication. L’OURS est donc une révérence à nos prédécesseurs qui se sont échinés sur les presses en même temps qu’une occasion pour nous de présenter nos convictions éditoriales.

Nous n’avons pas de crainte à braver les vents et les marées du marché pour créer une édition qui offre un espace autre à la fiction, à la poésie, et à ses nécessaires expérimentations. C’est pourquoi nous choisissons l’alternative de l’impression artisanale et des petits tirages. Nous croyons en des presses qui, par et pour l’envie du lecteur, s’activent avec fracas et passions. Nous aimons penser que nos recueils sont des songes qui deviennent réalité lorsqu’ils prennent forme et visibilité sur le papier – nous aimons nous dire qu’écrire c’est frapper le cœur de mondes en puissance, mondes qui se réifient lorsque le texte acquiert sa matérialité à la demande du bibliophage qui veut satisfaire sa faim onirique.   

Plus de livres à lire c’est aussi plus de livres à faire circuler de mains en mains – autant de livres à partager pour réinventer Demain hors de ces lignes déjà tracées par on ne sait quel esprit transi de conformisme.
Si nous sommes convaincus qu’éditer, imprimer et diffuser en vaut la peine, c’est parce que nous sommes convaincus que ces actes nous rapprochent


Notre chantier du rêve est en (re)construction permanente. La mère de nos batailles est de garantir un prix bas, une qualité de lecture digne pour nos formats papiers et l’accessibilité avec la mise à disposition gratuite et publique de leur équivalent numérique.

Nous considérons qu’un livre n’est pas une marchandise, et pour joindre les actes aux convictions, nous n’appartenons qu’à vous, nos lectrices et lecteurs. C’est grâce à vous que nous pouvons être indépendants sur le plan éditorial et financier. Nous assurons nous-mêmes notre distribution en développant patiemment notre réseau de compagnons des librairies indépendantes, des associations et organisations sociales ou tout simplement dans les boîtes à livres à côté de chez vous.



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« Si un débutant apprend les principes de base de la forme et de la proportion contenues dans l’alphabet Caslon, il constatera qu’il possède les bases pour apprendre n’importe quel alphabet. »

Larry Ottino




Pour nos ouvrages nous avons choisi la police de caractère LIBRE CASLON, fruit du labeur d’Impallari Type, inspiré par les travaux typographiques de William Caslon. Pourquoi ces caractères ? Parce qu’ils s’éloignent des autres reprises de Caslon majoritairement fondées sur les bases du XVIIIème siècle pour se tourner vers les Caslons américains des années 1960 dont les lettres ont été dessinées à la main. C’est là une manière de renouer avec les origines de l’alphabet Caslon, un des premiers a avoir été appris par les artistes-typographes. Impallari Type a donc puisé dans les manuels d’apprentissage typographiques dont Lettering for Advertising de Mortimer Leach et How to Render Roman Letter Forms de Tommy Thompson, pour retrouver des exemples et l’essence de ces lettres créées et tracées à la main. Plutôt qu’une énième reprise de l’alphabet inventé par William Caslon, Impallari Type a donc préféré rendre hommage aux artistes-typographes des années 60 pour façonner LIBRE CASLON et en faire une police numérique différente de toutes les autres – moins mécanique, plus fidèle au geste créateur du calligraphe.



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CRÉER UN ISTHME POÉTIQUE



Nos recueils sont une main tendue à ce grand Autre qu’est le lecteur, notre semblable. Ils se donnent et se reçoivent. Nous sommes pour le trafic des langues. De là vient qu’ils sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International (CC-BY-NC-SA 4.0), sauf indications contraires. Convaincus qu’il faut dépasser le coup droit (ou copyright pour les anglicistes) et bien décidés à aller plus loin que le  crochet gauche d’auteur (copyleft) –  nous assumons l’uppercut émancipé de ceux qui aiment, comme Cravan, rimer à coups de cœur et de poings. Créer un isthme poétique c’est aller plus loin dans la communion littéraire : c’est chercher à donner sens & vie à une Langue de (la) Terre qui repousse (sans disjoindre) et repense (sans imposer) en permanence les limites de la circulation des œuvres. C’est remettre sans cesse sur le métier l’héritage de Babel et de son tour de force collectif : faire s’entendre et se réunir le vivant grâce à un même langage. C’est refuser la confusion punitive des mots savants en se réappropriant la transmission émotive – c’est plaider pour l’universalisthme de l’accueillir et du recevoir contre un l’universalisme dogmatique.



Licence Creative Commons

Sauf mention contraire, nos recueils sont donc mis à la disposition de tous selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.